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Au gré des vents... Au gré de nous...

8 juin 2009

Désirs montagnards

Je me souviens de nos premiers mots échangés, de cette passion qui t’animait lorsque tu me parlais de ta montagne, des Pyrénées, dont tu connais, par-delà Bagnères-de-Luchon - sur les hauteurs des Hautes-Pyrénées, entre Cauterets et St-Lary - presque les moindres recoins. Ces premiers mots ravivaient en moi toute une série de souvenirs. Souvenirs de longues promenades jusqu’au lac d’Oo puis d’Espingo alors que j’étais haut comme trois pommes. De ce chemin, somme toute pas des plus difficiles, mais qui, parsemé sur son long d’écureuils téméraires qui n’hésitaient pas à s’approchait de mes yeux émerveillés, m’offrait ce contact avec la nature, avec des sons, des senteurs et des images que j’ai failli oublier et dont je sentais l’urgence d’en redessiner des contours moins évasifs. Souvenirs de ces escapades d’un jour sur de petits sommets méconnus guidé par un prof de géophysique tout aussi amoureux de ces lacets que toi. De cet effet de foehn vécu en direct et qui finissait de me convaincre que les phénomènes physiques pouvaient nous donner le frisson par leur simple vision et l’imaginaire qu’ils suscitent. Souvenirs d’enfance, d’adolescence, de premiers pas d’homme. Souvenirs estompés par les années et seulement entretenus par mes passages réguliers sur les hauteurs de Luz-Saint-Sauveur, là même où se déroule tous les ans le plus improbable et inespéré festival de Jazz français…

Les personnes qui aiment la montagne, notamment en été lorsqu’elle foisonne de merveilles pures et fragiles, ne peuvent être que des gens de goût, de valeur. L’importance de partager nos souvenirs montagnards dès le premier contact m’a profondément ému. Je n’avais plus l’habitude d’évoquer de tels instants avec des personnes qui saisissent ce qu’elle procure d’attirance et d’envies.

 

 

 

Mon plaisir ne fait que croître à mesure que les jours défilent et nous rapprochent de cet été, de notre arrivée à Cauterets… Nos petites randonnées effectuées en forêt de Montmorency en avril/mai me confirment cela. Oui ! la marche possède en elle la faculté de nous déconnecter du monde, de différer nos soucis ou tensions du moment pour mieux apprécier l’instant présent où nous entrons en véritable osmose avec la nature, avec sa richesse et sa diversité, où nous nous retrouvons aussi, libres de penser et de décliner l’avenir… Mon appareil en main, je prends quelques clichés : Là un arbre foudroyé par je ne sais quel traumatisme climatique, toi improvisant une sorte de danse surréaliste sur son tronc couché en travers du chemin, ici un tapis bleuté de fleurs surgit de je ne sais où… chaque minute peut revêtir une importance haute et celui qui le sait d’avance a toutes les chances de vivre des moments uniques… le ciel bleu qui repose sur la cime des arbres confirme que le temps est de notre côté. Je sais que les instants sont précieux, j’aimerais les figer pour être sûr qu’ils ne partent trop vite… nos erreurs d’aiguillages nous poussent vers Montmorency alors que notre chemin se trouve bien plus à l’Est… peu importe… notre boussole défaillante prend notre parti et étire le temps… Sûr que notre préparation pré-pyrénéenne renferme en elle bien plus qu’une promenade évasive. Alors que le soleil se couche en prenant toujours plus de temps, je lis dans tes yeux cette envie de partir et de nous retrouver en ces hauteurs espérées depuis bientôt dix mois… Et là en ce moment précis je comprends que nos premiers échanges renfermaient une clef, celle qui nous pousse aujourd’hui vers le sud, vers de nouveaux instants à vivre, ces instants qui, hier encore en l’état d’esquisses, commencent à se dessiner clairement en moi…

 

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27 avril 2009

Aux premières lueurs...

Au bout du couloir, la porte se referme. Te voilà donc parti… Une nouvelle semaine débute et aujourd’hui le soleil brille. Les draps gardent encore ton odeur et en eux un peu plus je me réfugie. Malgré l’opacité des rideaux, je devine les quelques rayons de soleil essayant de percer. J’aime… J’aime ces instants matinaux où nos corps côte à côte lentement s’éveillent. J’aime ces moments où j’ai l’impression que rien ne peut nous arriver… Entendre ton souffle, sentir la douceur de tes mains, la chaleur de ton cœur. Tout cela m’apaise, me rassure… Blottie dans tes bras, je me sens invulnérable. Torpeur… Au plafond, les minutes défilent et pourtant combien j’aimerais, que le temps d’un instant, le sablier du temps s’arrête ! Les minutes, les heures défilent et dans le ciel le soleil continue sa course effrénée ! Pause ! Au loin j’entends le rire de Chronos… Temps mort ! J’aimerais tant que ces instant durent une éternité. Hélas, aujourd’hui encore, la réalité nous a rattrapés, sur toi la porte s’est refermée.

A ce soir...

10 avril 2009

Au loin... le fleuve...

La vie n’est pas un long fleuve tranquille et heureusement car se sont de ses tumultes que naissent les moments vrais, les moments forts.

Je serai là pour délier tes peurs, les enfouir dans les strates les plus reculées et construire avec toi ce bonheur qui ne saurait être voilé.

Savourer notre bonheur ? oui savourons-le car il peut être si rare par ailleurs que nous n’avons pas le droit de le brader…

Nos envies et nos passions auront droit de cité dans cet univers que nous construisons un peu plus chaque jour. A la croisée des chemins lorsque les choix s’opéreront, main dans la main nous saurons choisir la meilleure voie… envie de magnifier les instants précieux que tu me donnes et les teinter d’un peu de moi, d’un peu de nous…

10 avril 2009

J'aimerais que tu me délies de mes peurs, que tu

J'aimerais que tu me délies de mes peurs,
que tu enterres mes frayeurs,
plonger avec toi dans un univers de torpeur,
Savourer notre bonheur...

9 avril 2009

Terres de Lorraine...

 

01_6_MetzLa première fois que je la vis c' était par une froide journée de décembre. Je me souviens encore de l'odeur des gaufres mêlée à celle du vin chaud, de ces petites baraques en bois qui fleurissent dans les villes à la veille des fêtes de fin d'année. Il faisait froid, peut-être faisait-il gris mais cela ne m'a point marquée. Une chose dont je me souviens c'est le plaisir ressenti en foulant les pavés de cette belle de Lorraine qui me rappelait étrangement une cité girondine.

 

Metz, j'y suis retournée de nombreuses fois depuis et toujours ce même plaisir à découvrir son architecture, à longer les berges de la Moselle. Metz... Alors que certains et certaines préfèrent découvrir des contrées plus exotiques, c'était là-bas que je voulais aller pour ce week-end de répit, c'était là-bas que je voulais trouver un nouveau souffle...

 

Un train, le paysage qui défile et mes doutes, ces peurs irrationnelles qui me prenaient au plus profond de mes tripes et dont je n'arrivais à me défaire... Il a été long le trajet pour te retrouver... Oui il a été long mais quel plaisir de te voir sur le quai. Vite! Direction le Moulin! Un havre de paix perdu sur les bords d'un ruisseau, un havre de paix où les senteurs de brioche se mélangent à celle de l'herbe, un havre de paix et pourtant... Pourtant toujours ces craintes ancrées au fond de mon ventre.

Metz, tu l'as d'abord découvert seul mais c'est avec moi que tu as découvert une douce féerie nocturne, ces monuments baignés de lumières et leur reflet dans ces eaux miroitantes. Elle est belle non? Oui elle est belle cette ville! Et regarde cette cathédrale décorée par Magrite! Tu te souviens de cet édifice sacré, de cette nef d'où s'est élevée une lumière vers le ciel? Notre lumière... Celle qui sans cesse nous guidera vers demain, celle qui nous bénit de sa lueur, celle qui m'absout de mes peurs.

Passe la nuit, vient le jour et l'effervescence lorraine. Metz s'anime, Metz s'agite et telle une bulle je me sens emportée par la foule, je découvre de nouvelles saveurs... Incroyable qu'il faille aller au pays de la quiche pour manger de la grenouille! Au loin, des moulins se dessinent... Ils sont bleus cette fois et ce sont des fragrance de lavande qui transpercent nos narines. Des rires, des sourires, enfin je la rencontre cette amie! Des rires, des sourires, diantre que la soirée passe vite, voici déjà l'heure de repartir!

La nuit, son silence, ses ténèbres, la chaleur de ton corps m'enveloppent mais Morphée refuse de m'embrasser. Je pense, je songe, et petit à petit des désirs profondément enfouis ressurgissent... Te souviens-tu de ces mots prononcés alors que les premiers rayons du soleil percer l'opacité du velours? Te souviens-tu de ces mots qui sont apparus pour moi comme une évidence? Ces mots qu'à toi seul j'ai pu dire car ils sont promesse d'avenir... Dehors le murmure du ruisseau, l'eau coule, s'écoule et emporte avec elle les derniers vestiges de mes peurs.

Un peu plus loin vers l'ouest, d'autres eaux... Un lac, un château et nos souvenirs qui chaque jours se construisent.

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30 mars 2009

P'tit Dej' !

J’aime ce moment de la journée où les premières lueurs de l’aube n’ont pas encore gagné leur combat sur les derniers vestiges de la nuit. Lorsque, en regardant vers l’extérieur depuis la fenêtre de la chambre, me gagne cette impression de silence, de solitude… me viennent alors en tête ces plages sobres et envoûtantes de Just One Night, album phare d’un groupe italien que je diffusais en boucle à une époque pas si lointaine et qui révélait, mieux que n’importe quel discours, cet état d’entre deux, entre conscience et inconscience.

5h30… le réveil sonne… le rituel du matin peut alors débuter. Je n’ai jamais été un gros dormeur et rester dans mon lit inutilement pas mon sport favori. Mais là, si je me lève c’est pour toi. J’ai l’envie de te faire plaisir, te faire gagner un peu de temps sur ta longue journée qui s’annonce, l’envie aussi d’être le premier à recevoir ton sourire…

Tout un appareillage se met alors en branle. Direction la cafetière dans laquelle j’insère l’eau, un filtre et l’équivalent de sept doses de café moulu. Je sors ensuite deux bols, deux verres, couteau, cuillères, serviettes de table et zou me voilà fondant vers le frigo où je pioche, dans un geste maintenant bien huilé, beurre, confitures, jambon, yaourt aux fruits, citrons et jus de fruit… une fois tout cela déposé sur la table, l’heure est venue de s’occuper du pain que je pèse soigneusement sur la balance. Parfait, voilà 70 grammes ! J’avoue que la préparation du petit déjeuner peut parfois revêtir un côté ludique… et ce, même si je me fais fort de l’envisager avant tout comme un moment sacré.

De l’autre côté du mur je n’entends plus couler l’eau de ta douche. Je me dis qu’il doit me rester cinq minutes avant que tu n’arrives et je me fais un devoir de peaufiner la présentation. Les secondes passent. Je me pose un instant pour regarder par la fenêtre de la cuisine. Au dehors le calme semble toujours régner, une ombre passe subrepticement sur la droite, un homme qui promène son chien ou la première valse des allées et venues vers la gare ? Peu importe. Mon attention se porte sur les arbustes voisins d’où j’essaye de capter les premiers chants des oiseaux… mais non rien, toujours ce silence… bientôt la pollution sonore nous envahira et me laissera ce regret de n’avoir pu goutter à Mère Nature… Puis, tout à coup, je quitte mes songes car j’entends tes pas dans le couloir… tu débarques dans ton peignoir rose, le visage encore humide, les cheveux fraîchement peignés. Et là tu m’offres en cadeau ce sourire qui me procure déjà mon premier plaisir de la journée…

ptitdej

27 mars 2009

Au détour d'un quai.

Je suis là assise, contemplant ce pâle reflet. Combien de fois l'ai-je donc fait ? La machine entre en branle et, au rythme des essieux, qui sur les rails glissent les battements de mon cœur s'accélèrent. Irai-je jusqu'au bout ? Peu à peu, les souvenirs ressurgissent, résurgence de cette vie passée... Cette vie que je ne pourrais jamais oublier. Bientôt... Les portes s'ouvrent, d'un pas chancelant je sors et je grimpe ces marches de bois qui, des profondeurs de la terre, me ramènent en surface. Ma gorge se noue... Suis-je vraiment prête ? Je monte, je me fonds dans cette foule qui m'aspire, devant ces monstres puissants qui loin de cette masse me transporte. Voie 11... En mon âme, les images défilent, étranges flash-back qui, à eux, m'unissent à jamais. Loin d'ici, la chaleur d'un beffroi, les contours d'une ville qui fut un temps mienne. J'ai peur... Sur ma peau glissent les dernières gouttes de ma rancœur, d'elle je me délie, je l'enterre et en cette Seine coule ma pierre. Avancer, ne pas reculer, ils sont là près de moi. Depuis quand suis-je partie ? Je les vois, ils approchent, une larme, un sourire... Une bise... Des paroles échangées et quelques éclats de rire avant que le train loin de moi ne les emporte. Bonne route!

22 mars 2009

Eveil

 

A l'extérieur l'eau coule, s'écoule emportant avec elle les brefs songes de ces nuits d'insomnies. Emportera t-elle mes doutes et mes peurs?

A l'intérieur, les premières lueurs transpercent et parent les murs d'or et de vermeil. A tes côtés je m'éveille.

Je baille, je m'étire, sur ma peau toujours la poussière de mes craintes. Un soupir, un sourire, les désirs m'affleurent et tes mains qui m'effleurent. Sur mon corps tes doigts glissent, m'époussettent et m'animent... Frêles instants de bonheur, de torpeur, tout cela me semble si fragile... Intangible... Et pourtant, en toi je crois en ces nouveaux lendemains... Au loin, notre château qui s'érige.

Dehors l'eau s''écoule, en ces draps je m'éveille... Cela peut-il être éternel?

2 mars 2009

Crême catalane.

Je me souviens de cette fatigue qui m’assaillit. En ce début d’année, je me sentais lasse, vide… Amorphe… Je me souviens de cette boule dans la gorge lorsque, avachie, je regardais dans le rétro cette ville laissée derrière nous.

 

 

‘’Ca te dirait de passer le nouvel an à Barcelone ?’’

 

 

Je me rappelle de cette question posée fin octobre. Une question qui, à mes yeux, était déjà synonyme d’avenir. Si ça me dirait ? Bien sûr ! Etrange cette réponse faite… Moi qui jusqu’alors ne pouvait concevoir un réveillon à deux.

 

 

Le temps passe. Les choses changent. Moi aussi d’ailleurs.

 

 

Je songe à ces autres et à leurs propos. ‘’Barcelone ? Je n’ai pas aimé. C’est une ville surfaite’’. Barcelone surfaite ? Cela m’étonnerait… Très certainement qu’ils n’avaient pas eu le bon guide…

 

 

‘’Tout dépend de la personne avec qui on est.’’

 

 

Ces paroles sont celles de mon père. Barcelone, j’y étais avec toi, avec ton regard… Avec ton histoire et celle de ta famille… Cet arrière-grand-père naufragé miraculé, ce grand-père qui a du fuir sous le régime franquiste… Oui c’est vrai, tout dépend de la personne avec qui on est.

 

 

04___BarceloneNauséeuse, sous mes yeux le paysage défile. Mais quelles sont donc ces larmes sur mes joues ?

 

 

Dans ma bouche persiste le goût de l’inachevé devant ce départ trop brutal. J’ai mal. C’est à ce moment là, oui ce moment bien précis où j’ai compris cette douceur catalane.

 

 

Barcelone ne fait pas partie de ces belles villes à l’architecture bien pensée. Non ici, tout n’est que pépites et surprises... Un jeu de piste ! Oui Barcelone est un jeu de piste où il faut marcher pour trouver ce détail au détour d’une ruelle ; ce détail unique héritage de Gaudi ou peut-être d’un autre. Gaudi… Que dire de Gaudi et de ses délires architecturaux qui surplombent la mer ? Etait-il fou ? Non… Rêveur tout simplement… Pedrera, Sagrada Familia, tant de monuments vus et revus au travers de pellicules, tant de monuments que je vois à présent.

 

 

Retour en France… Retour à la réalité… L’escapade est finie.

 

 

31 décembre… Nous étions à peine arrivés que déjà il fallait se préparer… Un nouvel an avec toi… Je voulais être belle. Une dernière touche de rimel, un dernier coup d’œil dans le miroir, parée d’une robe noire, j’étais enfin prête à prendre ton bras. Une bouche de métro, vite allons-y avant de rejoindre notre table ! Notre table… Tu t’en souviens ? Elle était là… Elle nous attendait. C’est alors que débuta cette valse de mets délicats, de saveurs atypiques et uniques, de ces bulles légères qui me rendent euphorique…

 

 

Décélération… Mon estomac se rebiffe.

 

 

Balade sur le port, montée au Parc de Guell, traversée des ramblas… C’est donc ça l’ambiance de Barcelone ? Une ville qui vit nuit et jour ? Oui Barcelone n’est pas une de ces belles villes mais Barcelone est vivante. Vivre… Comme je le fais à tes côtés… Vivre… Croire en demain… Et cette sérénité qui m’étreint. Le port… Point de marins, point de pêcheurs, juste des bateaux, juste toi, moi et ces quelques autres qui comme nous profitent de ces timides rayons de soleil.

 

 

Envie de faire marche arrière… De repartir…

 

Coquilles et grains de riz éparses dans l’assiette j’ai encore ce goût safrané, ce goût épicé. Il paraît qu’elle était presque aussi bonne que celle de ta grand-mère… C’est vrai qu’elle était bonne cette paella. Il paraît qu’ici les plus grands sont venus et nous y voilà à notre tour. Promenade digestive dans les rues barcelonaise voilà que le charme agit. J’aime Barcelone et son ambiance. On marche encore et encore. T’ai-je dit que j’adorais marcher ? Mes pieds me font mal mais peu importe je suis bien avec toi…

 

 

Envie d’y retourner…

 

 

Une robe noire, un sourire, des rires…  Des bulles de cava prolongées par des mots…

 

 

 

24 février 2009

Je me souviens... Barcelone...

J’ai voulu t’offrir Barcelone pour que tu comprennes celui que je suis, pour t’immerger dans cette ambiance savoureuse faite d’un subtil mélange de passion et de culture. Pour décliner aussi avec toi les rythmes de la vie, car Barcelone, au même titre que New York, est une ville de rythmes : rythme des bateaux qui entrent et quittent le port, rythme des taxis lancés sur cette large avenue en plein cœur de la ville, rythme des gens qui la parcourent de long en large jusqu’à une heure avancée de la nuit. J’ai voulu te transmettre ce goût du rythme, cette passion pour la vie déclinée de manière parfois excessive mais si humaine. J’ai voulu t’offrir tout cela et espérer lire dans tes yeux cette lueur, ce scintillement que seuls ceux qui adhèrent à la Cité de Pepe Carvalho peuvent comprendre. Tu m’avais dit, bien avant notre voyage et sur la route même qui longe la côte peu avant d’arriver dans la capitale catalane, avoir peur de ne pas être à la hauteur de Barcelone. Cette simple affirmation, ce questionnement, ce doute, prouvait déjà que tu en étais digne.    

 

 

 

Barcelone a toujours exercé sur moi une attraction irrésistible. Pour la comprendre il faut la parcourir au gré de nos envies, de nos instincts, sans carte ni boussole, car c’est dans l’improvisation cadencée de nos pas que se cachent bien souvent les joyaux de la cité. Barcelone ne garde en effet de logique que la démesure qui caractérise les grandes métropoles du monde occidental. Et Barcelone s’offre en plus le luxe de se teinter d’influences méditerranéennes !

 

 

 

01___BarceloneSi les grandes artères regorgent d’une animation fourmillante, c’est souvent dans les contre-allées, dans les rues mal éclairées que se cache l’âme de la Ville. Sitôt quitté la Rambla, nous nous enfonçons dans le quartier gothique, quoi de mieux pour se replonger dans l’histoire de la Ville ? Nous essayons de nous frayer un chemin vers la Cathédrale de la Santa Creu dont le cloître mérite plus qu’un détour… ça grouille… difficile d’avancer parmi cette foule active et motivée… nous sommes pourtant le 31 décembre ! Nous poursuivons dans les ruelles étroites, jusqu’à déboucher sur le port éclairé d’un soleil surgit de nulle part… Sûr qu’il nous attendait ! J’en profite pour photographier ton sourire… nous parlons d’avenir… Tu m’offres ta présence, ton attention et nous repartons vers le cœur de la Ville. Détour à l’hôtel pour se préparer au réveillon… Depuis le large balcon qui surplombe la Rambla, j’entends l’effervescence qui se précise à mesure que l’heure avance et que la nuit gagne. En ce 31 décembre les jours sont parmi les plus courts de l’année mais les nuits sont prometteuses ! Je me souviens de ta belle robe noire… de ton regard capté à travers le miroir de la salle de bain alors que tu te maquillais… de ces pensées qui me parcourraient, et de la Ville qui était si présente…

 

 

 

Si tu aimes le champagne ne goutte jamais au cava, tu pourrais t’y laisser prendre… Notre réveillon chez Fernandez restera en mémoire… pas uniquement pour la succession des plats dépaysants ou pour cette liqueur festive mais surtout car je me souviens avoir dompté le temps l’espace d’un moment… pour mieux t’observer, pour mieux partager… La nuit fût longue… les raisins déposés au coin de la table pour accompagner 2009… le retour vers la Rambla en passant par la plaça de Catalunya imbibée d’alcool et de tessons tranchants… la police en observation rapprochée, je me souviens avoir senti ton bras me serrer plus fortement encore…



 

Le lendemain sortie baskets ! la journée sera longue… Sagrada Familia, Parc Guell où je capte encore ton sourire, moments partagés sous un olivier au milieu d’un calme surnaturel… Nous marchons côte à côte, main dans la main, bras dessus bras dessous et l’impression que la ville commence son travail d’emprise… A la Pedrera tu me parles de nous. Tombée de la nuit, le parcours initiatique prend doucement fin. Notre montée du lendemain sur Montjuic, à la recherche du théâtre grec n’est qu’anecdotique car j’ai compris au cœur de la métropole catalane que nos destins se liaient toujours plus.



 

Sur le chemin du retour me gagne pourtant une impression d’inachevé, une envie de prolonger ces moments. Mais une certitude se dessine aussi en moi : tu as été plus qu’à la hauteur de Barcelone, tu l’as apprivoisée, captée et elle me chuchote déjà au creux de l’oreille d’y revenir bientôt…



 

Sur l’autoroute qui nous ramène en France je lis cette lueur dans tes yeux, cette lueur que j’espérais voir et qui, immanquablement, me réjouit…

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Au gré des vents... Au gré de nous...
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